Voici quelques poèmes qui rendent un hommage:Le poème de Léopold Sédar Senghor,
Hosties noires qui est un hommage au combattants Sénégalais morts pendant la guerre,
« Ils sont là étendus par les routes captives, le long des routes du désastre
Les sveltes peupliers, les statuts des dieux sombres drapés dans leurs longs mentaux d’or
Les prisonniers sénégalais ténébreusement allongés sur la terre de France.
[…] Tu es la fleur de la beauté première parmi l’absence nue des fleurs
Fleur noire et son sourire grave, diamant d’un temps immémorial.
Vous êtes le limon et le plasma du printemps viride du monde
Du couple primitif vous êtes la charnure, le ventre fécond la laitance
[…]O Martyrs noirs immortelle, laissez-moi dire les paroles qui pardonnent. »
On remarque une gradation de l’utilisation des pronoms (Ils, Tu, Vous) qui montre un grand respect de la part de Senghor envers les Soldats. (rouge)
De plus, on éprouve une sensation de soldats immortels, presque déifié et qui renaissent. (vert)
Le célèbre poème de Victor Hugo
Demain dès l’aube qui est un très bel hommage à sa fille Léopoldine,
demain.... dès l'aube
"Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur."
On retrouve cette idée d’immortalité dans ce poème : « je sais que tu m’attends », « je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps » comme si seule la distance les séparait alors que sa fille est morte.
Poème de Ronsard Second Livre des Amours
Sur la mort de Marie, 1578
« Comme on voit sur la branche au mois de Mai la rose
En sa belle jeunesse, en sa première fleur
Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,
Quand l’Aube de ses pleurs au point du jour l’arrose :
La grâce dans sa feuille, et l’amour se repose,
Embaumant les jardins et les arbres d’odeur :
Mais battue ou de pluie, ou d’excessive ardeur,
Languissante elle meurt feuille à feuille déclose :
Ainsi en ta première et jeune nouveauté,
Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté,
La Parque t’a tuée, et cendre tu reposes.Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs,
Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,
Afin que vif, et mort, ton corps ne soit que roses. »
Dans ce poème, Ronsard fait l’éloge d’une femme morte, une femme nature. On peut mettre en parallèle cette idée de femme nature avec le poème Ophélie d’Arthur Rimbaud.
On retrouve également la gradation des pronoms « sa », »ses » ; « elle » ; « ta », « tu ».