-Korpii
Messages : 4 Points : 9531 Date d'inscription : 11/11/2011 Age : 29 Localisation : Reims
| Sujet: Commentaire littéraire ~ "La Byciclette" de J. Reda Mer 16 Nov - 9:17 | |
| - Jacques Réda:
Jacques Réda est né à Lunéville le 24 janvier 1929. Il a dirigé la Nouvelle Revue Française de 1987 a 1996. Il est à la fois poète, éditeur et chroniqueur de jazz. En tant que poète, il est l'inventeur de vers de quatorze pieds qu'il faut, selon lui, lire à voix haute. Ce poète a aussi fait à de nombreuses reprises l'éloge de la lenteur au seins de sa poésie. Il a été membre du comité de lecture des éditions Gallimard. En tant qu'amateur de musique (spécialement de jazz), il a régulièrement collaboré avec Jazz Magazine.
- "La Bicyclette" de J. Réda:
Passant dans la rue un dimanche à six heures, soudain, Au bout d’un corridor fermé de vitres en losange, On voit un torrent de soleil qui roule entre des branches Et se pulvérise à travers les feuilles d’un jardin, Avec des éclats palpitants au milieu du pavage Et des gouttes d’or — en suspens aux rayons d’un vélo. C’est un grand vélo noir, de proportions parfaites, Qui touche à peine au mur. Il a la grâce d’une bête En éveil dans sa fixité calme : c’est un oiseau. La rue est vide. Le jardin continue en silence De déverser à flots ce feu vert et doré qui danse Pieds nus, à petits pas légers sur le froid du carreau. Parfois un chien aboie ainsi qu’aux abords d’un village. On pense à des murs écroulés, à des bois, des étangs. La bicyclette vibre alors, on dirait qu’elle entend. Et voudrait-on s’en emparer, puisque rien ne l’entrave, On devine qu’avant d’avoir effleuré le guidon Éblouissant, on la verrait s’enlever d’un seul bond À travers le vitrage à demi noyé qui chancelle, Et lancer dans le feu du soir les grappes d’étincelles Qui font à présent de ses roues deux astres en fusion.
Jacques Réda, Retour au calme
Dans le texte de Jaques Réda, intitulé " La Bicyclette " et publié en 1989 dans le recueil de texte nommé " Retour au calme ", on remarque que cet auteur à voulu donner par transfiguration plusieurs aspects spécifiques à un objet du quotidien de tel manière à ce qu'un passant (dans le cadre du poème, ou, ici le lecteur) ne le regarde pas simplement en tant qu'objet. Le premier aspect que l'on remarque dans ce texte serait celui de la personnification de la bicyclette par Jaques Réda car, en effet, l'auteur de ce poème donne la vie à ce simple objet. La première citation que nous pouvons relever pour argumenter cette première idée apparait un peut avant la moitié du texte, lorsque l'auteur débute la description du sujet de son texte; " En éveil dans sa fixité calme [...] " (vers 9). D'après cette citation, le vélo serait vivant malgré qu'il soit parfaitement immobile et, pour conclure cette phrase, l'auteur attribue l'être vivant auquel il correspond d'après ce critère ; " [...] c'est un oiseau. " (vers 9), cependant, l'auteur semble se contredire car de mon point de vu, un oiseau est tout sauf immobile. Plus loin dans le texte, après la description du paysage, on relève ; " La bicyclette vibre alors [...] " (vers 15), d'après l'auteur, elle frissonnerait dans ce paysage de fin de journée automnale. En complément, la citation " [...] on dirait qu'elle entend. " (vers 15) laisse paraitre que le vélo observe le monde en restant immobile. La dernière phrase à relever pour soutenir mon hypothèse est; " [...] on la verrait s’enlever d’un seul bond " (vers 19), comme un animal craintif qui s'enfuit lorsque l'infâme humain s'approche de lui. Après tous ces dires, on peut en effet affirmer que l'auteur a voulu, dans un premier temps, rendre ce banal vélo tout aussi vivant qu'un animal.
Un autre de ces aspects spéciaux que détient cette fameuse bicyclette est son aspect défini par Jaques Réda; il est à noter que dès les premiers mots de la description du vélo dans laquelle il se lance, on y trouve des critères élogieux, par exemple " c'est un grand vélo noir [...] " (vers 7). Ce premier groupe de mot montre bien que l'auteur fait l'éloge de ce vélo, il le décrit comme un roi, un empereur, comme une personne socialement importante. Sa couleur n'est pas non plus à mettre de côté puisque le noir reste un signe montrant que la personne vêtue de cette couleur est noble ou bien possède une certaine richesse. Et toujours dans la même phrase, " [...] de proportions parfaites, " (vers 7) nous indique que, en effet, le vélo à quelque-chose de différent des autres de ces objets à deux roues. Une troisième citation, " [...] Il a la grâce d’une bête " (vers nous indique que cet objet serait aussi gracieux qu'une bête, ce qui renchérit sur l'idée que d'après l'auteur, elle serait une créature parfaite. Mais l'auteur ne s'arrête pas là dans son éloge d'un objet qui pourtant semble si peut unique, il la décrit aussi comme un objet de convoitise ; " Et voudrait-on s’en emparer [...] " (vers 16). Mais il la décrit aussi tel un être lumineux, comme si elle était une divinité avec sa citation " [...] le guidon éblouissant [...] " (vers 17-18). On peut alors ajouter que la description que fait l'auteur de se vélo et une parfaite éloge.
Le dernier aspect spécial est la liberté, l’inaccessibilité dont se voit attribué le vélo; on remarque que dès la première ligne, au travers des premiers mots du texte, Réda décrit la bicyclette tel un être libre; " Passant dans la rue un dimanche à six heures[...] " (vers 1). Ce banal objet se transforme alors en un être vagabond qui semble voyager où bon lui semble. La seconde moitié de la phrase cité précédemment nous indique clairement que, même après six heures (du soir en locurence, la description du paysage d'un soleil couchant nous le laisse deviner) la bicyclette continue d’errer sans but. On peut donc en dire qu'elle ne possède pas de foyer ou rentrer, ce qui renchérit sur l'idée de liberté du deux roues. La citation " [...] un torrent de soleil qui roule entre des branches " (vers 3) est une seconde phrase sur laquelle on peut s'appuyer pour dire que le vélo est vagabond, comme une âme errante et qu'il ne possède aucun conducteur, aucun maître. Dans cette citation, le deux roues se voit considéré tel un astre (le soleil). Vers la moitié du texte, un autre terme est employé par l'auteur pour rendre le vélo libre; " [...] c'est un oiseau. " (vers 9). Réda compare la bicyclette à un oiseau, après ces dires, on pourrais presque s'attendre à la voir déployer les ailes qu'elle ne possède pas et s'envoler. La bicyclette pourrait donc errer, en plus de sur les routes, dans les cieux. Cette idée est appuyé par d'autres thermes de l'auteur; " [...] rien ne l'entrave. " (vers 16), ce qui confirme l'hypothèse qu'elle n'est possédée par rien ni personne puisque, généralement, on l'entrave avec un anti-vole pour ne pas se la faire dérober. Pour finir, l'ultime citation de l'auteur ponctuant l'idée de liberté, " [...] on la verrait s'enlever d'un seul bond " (vers 18), se relie directement à la comparaison à un animal ailé que l'auteur à effectué, on pourrait donc bel et bien s'attendre à la voir rejoindre les cieux. Parallèlement, si l'on regarde la citation " [...] de ses roues deux astres en fusion. " (vers 21) cité à la fin du poème et d'autres cités précédemment telle que celle ou Jaques Réda compare une première fois le vélo à un astre flamboyant et celle où il le compare à un oiseau, on pourrait remarquer qu'elles se complètent; le vélo serait un phœnix, l'oiseau de feu des légendes, ce qui correspond très bien à l'idée de liberté et d'inaccessibilité. On peut donc belle est bien dire que l'auteur à voulu soutenir l'idée que dans son poème, un simple vélo serait détenteur d'une certaine inaccessibilité.
Pour conclure, on peut dire que Jaques Réda à transformer un objet du quotidien en une incroyable chose, en une personne. Il a réussi à insuffler la vie à un objet auquel on donnerait tout sauf une pensée qui lui est propre. Par C. Goube, M. Hoang, C. Bonnet. | |
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